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Dans notre dernière contribution, nous avons traité l'opinion de la population sur les questions du nord et sur la gestion du pays. Pour rappel, nous avons trouvé que la grande majorité des maliens sont d'avis avec le Président sur les grandes questions du nord: pas de négociation avant le désarmement (95.1% sont pour cette position); pas de négociation en dehors du Mali (93.3% sont pour cette position) et même les nordistes ne sont ni pour l'indépendance, ni pour l'autonomie (plus de 87% sont pour un Mali un et indivisible). Et 70.8% de la population sont satisfaits de la gestion du pays contre 27.6% qui ne le sont pas.
La présente contribution traite de la corruption au Mali. Il est important de noter que l'on traite surtout de ce qui est ressenti par la population est non de la grande corruption des fois non visible. Les questions posées sur la corruption peuvent se résumer comme suit:
- selon-vous, depuis l'arrivée du Président IBK, la corruption a t-elle augmenté, restée au même niveau, ou diminué?
- Au jour d'aujourd'hui, comment jugez-vous le niveau de corruption des policiers, des juges, de l'administration publique. Très élevé, élevé ou faible?
- Au cours des 30 derniers jours avez vous été victime d'un cas de corruption? Si oui par qui et quel montant avez vous payé?
L'opinion de la population sur la corruption depuis l'arrivée de IBK au pouvoir.
- Selon-vous, depuis l'arrivée du Président IBK, la corruption a t-elle augmenté, restée au même niveau, ou diminué? Nous avons trouvé que: pour 56,6% de la population, la corruption a baissé; 32.2% trouvent qu'elle est restée au même niveau et seulement 5.7% pensent que la corruption a augmentée. Plus de la moitié de la population pense donc que la corruption a diminué depuis l'arrivée de IBK.
- Au niveau régional, dans toutes les régions sauf à Gao, ceux qui pensent que la corruption a augmentée sont très minoritaires: inférieur à 8%. À Gao, jusqu'à 17.6% de la population pensent que la corruption a augmenté. Il est donc important que l'État cherche à savoir ce qui se passe dans cette ville en termes de corruption. Dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou, plus de 62% de la population pensent que la corruption a baissé. À Bamako, la proportion de gens qui pensent que la corruption a baissé est de 55.3%, elle est de 40.7% à Gao et moins de 30% à Mopti, Tombouctou et Kidal. Dans ces trois dernières régions la majorité pense surtout que la corruption est restée au même niveau.
Au jour d'aujourd'hui, quelle est votre opinion sur le niveau de corruption des policiers, de l'administration publique et des juges?
- Concernant le niveau de corruption des policiers: 25.4% pensent qu'il reste très élevé; 31.2% pensent qu'il est élevé et 30.9% de la population pensent qu'il est faible. Donc, au moins 56% de la population pensent que le niveau de corruption de la police est très élevé ou élevé.
- Au niveau de l'administration publique: 17.6% pensent que la corruption est très élevée; 28% pensent qu'elle est élevée et 39.8% pensent qu'elle est faible. La proportion de personnes qui pensent que la corruption est au moins élevée dans ce corps est de 45.6%.
- Au niveau des juges, 16.5% pensent la corruption est très élevée; 22.3% pensent qu'elle est élevée et 38% pensent qu'elle est faible. La proportion de personnes qui pensent que la corruption est au moins élevée dans ce corps est de 38.8%.
Avez vous été victime d'un acte de corruption au cours des 30 derniers jours? Si oui, par qui et combien avez vous payé?
- À la question de savoir si vous avez été victime d'un acte de corruption au cours des 30 derniers jours, on trouve que 13.3% réponde par l'affirmative. Donc sur 100 personnes, au moins 13 sont victimes d'un acte de corruption au cours d'un mois. Par qui et qui? Nous trouvons que les deux modalités qui viennent en tête sont: la police et l'administration publique. Plus de 72% de ceux qui ont été victime d'un acte de corruption ont cité les policiers; 26.5% ont cité l'administration publique. Leçon: même si les montants payés pour ces actes de corruption ne sont pas très élevés, il faut noter que, selon les résultats de cette étude, les actes de corruption par les policiers sont très ressentis par la population. Le ministre chargé de cette question devrait immédiatement prendre des mesures contre ces pratiques.
- Concernant les montants déclarés lors des actes de corruption, ils sont assez disparates: ils varient généralement entre 500 et 25 000 francs CFA pour la police et entre 1 000 et 55 000 francs CFA pour l'administration publique. Il faut aussi noter la présence de quelque valeurs atypiques.
- Selon nos estimations, les "raquettes" des policiers dans la seule ville de Bamako coûtent au minimum 6 millions 800 mille francs par jour aux pauvres citoyens de Bamako. Donc, en une année, les raquettes des policiers coûtent plus de 2 milliards 448 millions a ces citoyens. Il est donc important que le ministre chargé de cette question prenne toutes les dispositions pour arrêter dans les plus brefs délais ces actes de corruption.
En résumé, il faut noter que, la majorité, plus de 56%, signalent que le niveau de la corruption a baissé depuis l'arrivée de IBK. Cependant, la corruption reste encore assez ressentie par la population surtout à cause des policiers et des comportements dans le fonctionnement de l'administration publique. Il est important de rappeler encore que ce document ne traite pas de la grande corruption mais de ce qui est ressenti par la population.
La prochaine contribution portera surtout sur la confiance portée au Président dans la résolution de grands problèmes au Mali, sur ses voyages et sur les élections législatives: Est-ce que la population a confiance au Président de la République dans la résolution des problèmes comme la situation du Nord; la corruption; le chômage; la vie chère? Jusqu’à quel degré de patience usera la population pour la résolution de la situation du nord et de la corruption? Après les élections législatives, quelle est l'opinion de la population d'abord sur ces élections, et ensuite sur la composition de l'Assemblée Nationale et sur le choix de son Président?
Guindo Sidiki,
Ingénieur Statisticien Economiste.
Ancien Élève des Écoles de Statistique et d'Économie appliquée d'Afrique
guindosidiki@yahoo.fr