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ans notre série de sondages d'opinion en vu de prédire les résultats des élections présidentielles de juillet 2013, nous avions signalé dans notre dernière publication deux limites majeures concernant le sondage qui s'est déroulé du 10 au 12 mai 2013. La première limite signalée était liée au fait que le sondage n'avait concerné que 4 villes (Bamako, Ségou, Sikasso et Koutiala), la seconde, était le fait qu'il a été conduit loin de la date du 28 juillet des élections (environ deux mois et demi), alors que les intentions de vote pouvaient éventuellement changer avant le jour J. Le présent papier vient palier de manière significative ces deux limites. Comme signalé, dans les contributions passées, nos sondages sont motivés par 3 raisons:
- se mettre au même diapason (ou à la même échelle) que les autres pays démocratiques : les méthodes de sondage occupent une bonne place dans la prédiction des résultats des différentes élections dans les pays démocratique ; Il n'y a donc pas de raison que le Mali se dérobe à cette règle.
- Motiver nos dirigeants à accorder plus d'importance à la statistique : alors que les partis politiques dépensent des millions pour les campagnes électorales, aucun d'entre eux ne semblent mesurer ses forces et faiblesses par des méthodes statistiques ni en période électorale ni après. Aujourd'hui, même le gouvernement semble ne pas avoir la culture de chiffrer les situations avant d'agir. Au Mali, l'importance accordée aux statisticiens et aux statistiques laisse à désirer.
- Défi intéressant pour un jeune statisticien : en tant qu'Ingénieur Statisticien Économiste (ISE), chercher à prédire les résultats de ces élections par des méthodes statistiques est un défi intéressant à relever.
Qui a commandité le sondage ? Ce sondage se veut neutre vis à vis des partis politiques, du nouveau comme des anciens gouvernements, des putschistes et des organisations internationales. Il s'agit d'un exercice scientifique visant à aider notre pays dans le processus de sortie de crise.
Mise en garde: dans un pays en crise, il importe de noter que l'enquête statistique par sondage est un exercice scientifique. Les résultats de ce sondage s'inscrivent donc dans le cadre de cet exercice. Par conséquent, aucun parti politique, aucun gouvernement, aucune organisation ou personne physique ne peut se baser sur nos résultats pour réclamer quoi que ce soit sur les résultats sortis des urnes. Aussi, aucune structure de la statistique, aucun autre statisticien ne garanti l'exactitude des résultats. Seul l'auteur (Sidiki Guindo, Ingénieur Statisticien Économiste) garanti l'exactitude de la méthodologie et des résultats obtenus.
Les questions posées: nous avons cherché à répondre à un ensemble de questions telles que : quelles sont les grandes préoccupations des maliens ? La population est-elle motivée pour aller aux urnes? Quel sera le score de chaque parti politique au premier tour des élections ? Y'aura-t-il un second tour ? En cas de second tour, comment se feront les reports de voix ? Qui sera le futur Président du Mali ? Quel est l'image de différents candidats auprès de la population ?
Le sondage d'opinion a été réalisé du 08 au 14 juillet 2013 sur un échantillon représentatif de 5 385 individus de 20 ans et plus. Pour cette phase dont l'objectif est de fournir de bons estimateurs des scores des "grands candidats", l'échantillon couvre le district de Bamako ainsi que toutes les régions du pays sauf Kidal. Nous avons interrogé 720 personnes à Bamako et 830 dans chacune des cinq premières régions. On a 300 et 215 personnes respectivement à Gao et Tombouctou (le calcul des scores nationaux nécessite donc naturellement l'utilisation d'un coefficient de redressement afin de donner à chaque région son véritable poids électoral).
La pertinence scientifique de l'étude :
- Une conception rigoureuse de l’étude : la conception théorique de cette étude respecte toutes les théories d’un tel sondage.
- Des outils statistiques appropriés pour l’analyse des résultats de l’enquête : différents outils ont été utilisés et nous nous sommes assurés de la pertinence de chaque outil avant son utilisation.
L’enquête utilise la méthode des quotas (cette méthode est la plus utilisée dans le monde des sondages d’opinion). Les variables de quotas utilisées sont : le sexe et l’âge. Le niveau de formation est pris en compte lors des analyses.
La taille de 5 385 personnes enquêtées qui respecte l’ensemble des hypothèses à vérifier pour l’estimation des paramètres, correspond à une précision absolue de 1.5% au niveau national alors que la précision au niveau régionale est estimée à 3.5%. Nous avons cependant préféré donner une estimation des minima et maxima des scores calculés. On estime donc des intervalles de confiance en tenant compte de certaines réalités de terrain. Ces détails sont très importants pour juger de la qualité des résultats. Nous en profitons pour inviter nos collègues statisticiens et les bureaux d'études qui cherchent à prédire les résultats des élections à donner des détails sur la taille et la répartition de l'échantillon, la zone d'étude et le type de sondage utilisé; la date ou période de la phase de terrain. Sans ces détails, les résultats du sondage ne valent que ce qu'il vaut.
La population est-elle motivée pour aller aux urnes ?
À la question de savoir si vous êtes prêts à aller voter aux élections présidentielles, 78.39% des enquêtés disent être prêts à aller voter. On peut donc espérer un taux de participation relativement élevé par rapport aux autres élections présidentielles. Surtout qu'il ressort de nos résultats qu'au moins 82.24% de ceux qui se sont inscrits au RAVEC ont déjà leur carte NINA en main.
Score des différents partis
À la question de savoir si les élections se déroulaient la semaine suivante pour qui allez-vous voter ? Nous avons trouvé que les résultats diffèrent selon les régions (même si une tendance se confirme dans la plupart des régions). Nous avons aussi constaté que certains intervalles de confiances se chevauchent (dans ce cas la conclusion est faite sur la moyenne).
- A Bamako, selon les résultats de notre étude, le district de Bamako votera surtout pour 2 candidats : celui du RPM (Ibrahim Boubacar Keïta) et celui de l'URD (Soumaïla Cissé). Le candidat du RPM, IBK, viendra en tête avec un score compris entre 52.95% et 70.19% (avec une moyenne de 61.57%). Il sera suivi de Soumaïla Cissé, candidat de l’URD qui aura un score compris entre 7.89% et 13.72% (avec une moyenne de 10.81%). Ces 2 candidats auront donc à eux deux au moins 60% des voix à Bamako. La troisième place sera disputée par Cheick Modibo Diarra et Zoumana Sacko. Ces candidats auront entre 3.56% et 9.28% des voix à Bamako.
- A Kayes (première région), le candidat du RPM (IBK) viendra en tête avec un score compris entre 41.01% et 54.37% (et une moyenne de 47.69%). Le candidat de l'URD (Soumaïla Cissé) occupera la deuxième position avec un score compris entre 10.67% et 16.95% (avec une moyenne de 13.81%). La troisième place sera disputée entre Dramane Dembelé et Modibo Sidibé. Ces candidats auront entre 7.24% et 14.14%.
- A Koulikoro (deuxième région), le RPM d'IBK viendra en tête avec un score compris entre 36.86% et 52.19% (avec une moyenne de 45.78%). Le candidat de l'URD Soumaïla Cissé occupera encore la deuxième position avec un score compris entre 9.14% et 14.87% (avec une moyenne de 12.09%). La troisième place sera disputée entre Cheick Modibo Diarra et Modibo Sidibé. Ces candidats auront entre 4.16% et 11.43%.
- A Sikasso, IBK viendra encore en tête avec un score compris entre 36.40% et 42.9% (avec une moyenne de 37.67%). Le candidat de l'URD occupera la deuxième position avec un score compris entre 16.54% et 23.26% (avec une moyenne de 20.17%). La troisième place sera disputée entre Dramane Dembelé et Omar Mariko du SADI. Ces candidats auront entre 6.82% et 11.62%.
- A Ségou, IBK viendra en tête avec un score compris entre 31.80% et 44.21% (avec une moyenne de 38.78%). Le candidat de l'URD occupera la deuxième position avec un score compris entre 20.45% et 29.36% (avec une moyenne de 25.75%). La troisième place sera occupée par Dramane Dembelé de l'ADEMA qui aura entre 8.1% et 13.18% (avec une moyenne de 10.64%).
- A Mopti (cinquième région), le candidat de l'URD Soumaïla Cissé viendra en tête avec un score compris entre 25.35% et 38.80% (avec une moyenne de 28.60%). Le candidat IBK occupera la deuxième position avec un score compris entre 19.51% et 26.60% (avec une moyenne de 23.03%). La troisième place sera occupée par Dramane Dembelé de l'ADEMA qui aura entre 13.24% et 19.66% (avec une moyenne de 16.45%). La quatrième position sera disputée entre le CODEM et Modibo Sidibé. Ces deux partis auront entre 5.19% et 11.54%.
- A Gao, le candidat du RPM viendra en tête avec un score compris entre 35.46% et 52.86% (avec une moyenne de 44.15%). Le candidat du l'URD occupera la deuxième position avec un score compris entre 25.35% et 38.80% (avec une moyenne de 32.07%). La troisième position sera disputée entre l'ADEMA et Madame Haïdara dite CHATO. Ces deux partis auront entre 3.4% et 11.9%.
- A Tombouctou, l'URD viendra en tête avec un score compris entre 32.78% et 47.41% (avec une moyenne de 40.09%). Le candidat du RPM occupera la deuxième position avec un score compris entre 16.62 et 37.31 (avec une moyenne de 19.32%). La troisième position sera disputée entre l'ADEMA et Madame Haïdara dite CHATO. Ces deux partis auront entre 11.31% et 22.5%.
- Dans l'ensemble, au niveau national une tendance se dégage. En termes de rang, selon les intentions de vote exprimées, le candidat du RPM, Ibrahim Boubacar Keïta, viendra sans aucun doute en première position, celui de l'URD, Soumaila Cissé occupera la deuxième place. La troisième place sera occupée par le candidat de l'ADEMA, Dramane Dembelé. Modibo Sidibé occupera probablement la quatrième place.
En termes de score, IBK aura entre 35.00% et 48.10% (avec une moyenne de 40.70%); le deuxième l'URD aura un score compris entre 17.46% et 23.31% (avec une moyenne de 20.45%). L'ADEMA aura un score compris entre 8.33% et 11.04% (avec une moyenne de 9.68%). Alors que Modibo SIDIBE aura un score compris entre 4.73% et 6.27% (avec une moyenne de 5.50%).
- Le cas Modibo Sidibé: lors de la conception de l'étude, avant d'aller sur le terrain, nous avions fait l'hypothèse que quatre candidats peuvent se distinguer nettement des autres. Il s'agissait de Dramane Dembélé de l'ADEMA, de Soumaïla Cissé de l'URD, d’Ibrahim Boubacar Keïta du RPM et de Modibo Sidibé le candidat des FARE. Selon les résultats de notre étude, le candidat des FARE a des scores relativement faibles par rapport aux trois autres candidats. En effet, dans toutes les régions (même à Bamako), le score moyen du candidat en question ne dépassera pas 13%. Le score maximal qu'il pourra atteindre dans les régions est 12.6% (score atteignable à Kayes). Au niveau global, le candidat aura un score compris entre 4.73% et 6.27% et viendra probablement en quatrième position après le RPM, l'URD et l'ADEMA. Selon les résultats de notre recherche, le candidat des FARE n'ira donc pas au second tour.
- Le cas de l'ADEMA: selon nos résultats, quelle que soit la région considérée, l'ADEMA ne viendra pas en première position (la première position sera toujours occupée par IBK ou bien par Soumaïla Cissé de l'URD). A Kayes, l'ADEMA disputera la deuxième position avec l'URD. Dans les autres régions, la première et deuxième position seront occupées par IBK et par l'URD de Soumaïla Cissé. Donc, au mieux, l'ADEMA ne pourra occuper que la troisième position dans chacune des régions (sauf peut être à Kayes). Au niveau national, le parti viendra en troisième position avec un score compris entre 8.33% et 11.04%. Ainsi le parti des abeilles n'ira donc pas au second tour.
- Le cas de l'URD: L'URD viendra en deuxième position à Bamako, à Koulikoro, à Sikasso à Ségou et à Gao. Alors qu'à Mopti et Tombouctou le candidat de l'URD viendra en première position. Au niveau national, l'URD viendra en deuxième position après IBK. Ainsi, ce parti ira au second tour.
- Le cas IBK: un des faits remarquables de nos résultats est le positionnement du RPM. Sur les huit strates (Bamako et sept régions) IBK viendra en tête à Bamako et dans toutes les régions sauf à Mopti et à Tombouctou où il occupe la deuxième position. Son score moyen sera nettement supérieur à celui du deuxième dans la plus part des régions. Par exemple, dans le district de Bamako, le score du RPM sera au moins 4 fois supérieur à celui du deuxième; à Kayes et à Koulikoro, le RPM aura au moins 2 fois plus de voix que celui qui occupera la deuxième place. Alors qu'à Sikasso, Ségou et Gao, il existera un écart d'au moins 10 points entre IBK et celui qui arrivera en deuxième position. Au niveau national, IBK viendra en tête avec un score qui sera sans appel. Il existera au moins 12 points d'écart entre le score de IBK et celui de l'URD qui viendra en deuxième position.
- IBK vs FDR: Un autre fait assez remarque selon nos résultats est que le score de IBK seul est proche ou dépassera celui de l'ensemble du FDR (le score du FDR est estimé par la somme des scores des membres du groupe FDR). En effet, selon nos estimations, le score du groupe FDR ne dépassera pas 40%.
- Les autres partis: hormis les quatre grand (IBK, SOUMI, DRAMANE DEMBELE ET MODIBO SIDIBE), seuls: le RPDM de Cheick Modibo Diarra, la CODEM de Poulo, le SADI de Omar Mariko, le CNAS de Zoumana Sacko et le YELEMA de Moussa Mara peuvent avoir un score relativement proche de 5%. Tous les autres candidats n'ont pas la chance d'avoir plus de 4%. Parmi les 28 candidats (actuellement 27 après le retrait du candidat de PARENA), au moins 20 candidats auront un score inférieur à 5%.
Y'aura t-il un deuxième tour pour les élections présidentielles?
En observant les résultats au niveau national, on se rend compte qu’aucun candidat n'aura plus de 50%. Le RPM qui occupera la première position ne peut avoir plus de 48.10%. On peut donc affirmer qu'il y aura inévitablement un second tour pour les élections de juillet 2013. Selon nos résultats, le second tour opposera le candidat du RPM (IBK) à celui de l'URD (Soumaïla Cissé). Les autres candidats ne seront pas au deuxième tour.
Comment seront réparties les voix des candidats malheureux du premier tour ? Jusqu'où les consignes de vote des candidats malheureux du premier tour seront suivies ? Qui sera le futur Président de la république du Mali ?
Quels seront les résultats du second tour:
Les résultats du second tour vont dépendre de trois choses: le charisme des deux candidats en jeux; les alliances entre les différents partis et l'acceptation des consignes de vote par la population. Concernant les alliances, il importe de noter que le score qui sera obtenu par alliance n'est pas toujours égale à la somme des scores des candidats contenus dans l'alliance (l'hétérogénéité de l'alliance agit négativement sur le score). Le fait de pouvoir décrocher des alliances dépend sans doute des postes proposés par les candidats. En effet, dans les pays comme le nôtre, une bonne partie des candidats ne se présente pas pour gagner les élections mais pour négocier des postes lors des alliances du deuxième tour ou bien avoir le titre d'ancien candidat à la présidence et tester leur cote de popularité afin de mieux préparer les élections à venir.
Au cours l'enquête, nous avons posé des questions sur les simulations du second tour. Nous allons présenter les résultats de différents scénarii d'alliances. En tout, trois scénarii seront estimés: le cas où on n'a pas d'alliance (pas de consigne de vote et la population est laissée à elle même); le cas où on a une alliance moyenne (c'est le cas où la population n'accepte que partiellement les alliances, c'est ce que nous appelons: la population vote les yeux ouverts) et le cas où les alliances sont totalement acceptées par la population (c'est ce cas que nous appelons la population vote les yeux fermés).
Pour le moment, toutes choses égales par ailleurs, chacun des candidats favoris présente des forces et faiblesses. IBK a la force d'arriver en tête au premier tour avec un score nettement supérieur à celui du deuxième. Comme signalé, le score de IBK sera proche ou supérieur à celui du groupe FDR. Le candidat de l'URD peut avoir le soutient de la coalisions du FDR, il pourra aussi bénéficier d'une très grande mobilisation par son groupe. Donc le pari d'être président de la république n'est d'office gagné par aucun candidat.
L'analyse des résultats du second tour fera l'objet d'une autre contribution juste après les résultats officiels du premier et après la précision des différentes alliances. Nous estimerons les scores des deux candidats suivant les trois scénarii proposés.
Limites de l'étude: comme tout travail scientifique, le notre n'est pas sans limites. Comme limite à ce dernier sondage, nous pouvons citer deux aspects: premièrement, le sondage n'a pas concerné la région de Kidal et les maliens de l'extérieur, deuxièmement le sondage a été réalisé à environ 18 jours des élections, il n'est donc pas impossible que les intentions de vote changent avant le jour J. Ces deux limites sont atténuées par le fait que les régions choisies représentent presque 90% de l'électorat et le fait qu'aujourd'hui les maliens sont plus que jamais motivés pour le choix de leur président, les marges de manœuvre des candidats semblent être limitées pour faire changer de manière considérable les opinions.
Guindo Sidiki,
Ingénieur Statisticien Economiste.
Ancien Élève des Écoles de Statistique et d'Économie appliquée d'Afrique
guindosidiki@yahoo.fr
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Message de remerciement après mes sondages d'opinion sur les élections présidentielles de juillet 2013.
Il était prévu (pendant notre point de presse du mardi 23 juillet 2013) de se revoir après les élections afin de discuter de la pertinence des sondages d'opinion comme outils de prédiction des résultats des élections. Après un tel succès de nos sondages, je pense qu'il ne reste plus qu'à remercier tous ceux qui ont contribué à sa réussite.
Mes remerciements vont ainsi à l'endroit:
- Des journalistes pour avoir accepté de diffuser les résultats du sondage auprès de la population. Il est certain que, juste après la publication des résultats, vous (journalistes) étiez devenus des "ennemis" de certains hommes qui sont impliqués dans la politique. Mais aujourd'hui, eux tous auront compris que vous n'aviez fait que votre travail. De mon côté, j'ai, moi aussi, reçu ma "dose" de critiques. Cependant, comme vous le savez déjà je m'y attendais.
- Je voudrais aussi adresser mes remerciements à mes enquêteurs, mes superviseurs, mes assistants et autres collègues qui m'ont appuyé au cours de ce processus de prédiction des résultats des élections de juillet 2013.
Après cette brillante élection, il y'a deux hommes qui m'ont agréablement surpris. Il s'agit:
- Du Président par intérim, le Pr Dioncounda Traoré, pour son esprit de dépassement durant toute cette crise.
- Et du Candidat Soumaïla Cissé, pour sa nouvelle forme de félicitation innovée après le second tour des élections. Que son exemple soit suivi dans toute élection jugée transparente.
Après cette élection, il faut féliciter le peuple malien, les médias, les différents gouvernements de transition, les 26 candidats malheureux et le nouveau Président élu, M. Ibrahim Boubacar Keïta. Il faut aussi témoigner notre reconnaissance à la communauté internationale, particulièrement à la France. Enfin, aucun malien ne doit oublier l'effort fourni par les "guerriers/lions" Tchadiens. Que chaque tchadien homme ou femme, pauvre ou riche reçoive ici mes sincères reconnaissances.
Après ces messages de remerciement, de félicitation et de reconnaissance, je voudrais faire 5 recommandations à l'endroit du nouveau Président de la république M. Ibrahim Boubacar Keïta:
1. Que notre nouveau Président sache que, ce n'est pas un simple fauteuil Présidentiel que l'on vient de lui remettre, mais un ensemble de défits à relever. A mon avis, actuellement, les attentes du peuple malien sont largement supérieures aux capacités réelles du pays, donc le risque de déception est grand.
2. Qu'il sache choisir ses collaborateurs. " Mieux vaut être seul que d'être mal accompagné". Parmi ceux qui le suivent aujourd'hui, il y en a certainement ceux qui ne guettent que leurs propres intérêts.
3. Qu'il accorde une place importante à la statistique en particulier et à la quantification des phénomènes en général. Ainsi, juste un tableau de bord en début et en fin de mandat lui permettra de mesurer ses efforts pendant les 5 années qu’il va passer au pouvoir. Il est aussi important de mesurer de manière périodique l'opinion public sur les différentes actions menées par le gouvernement et ne pas se limiter à des laudateurs.
4. Eviter l’erreur monumentale commise dans beaucoup de pays africains, précisément l’ingérence illégale de la famille nucléaire (souvent à travers la Première Dame) dans des affaires internes de l’État. Celle-ci doit continuer de vivre sans se mêler des affaires internes de l'État. Notre pays à connu assez de dérapages dans ce sens!
5. Il est important de faire comprendre à nous, les jeunes, que l'État n'est pas là pour créer de l'emploi mais pour faciliter les conditions de création d'emploi. Le jeune malien n’a plus sa réputation d’antan en termes de sérieux, de courage et d'ambition. Nous, les jeunes devrions préférer être dans les villages avec dabas en main que de rester à Bamako et vivre au dépend des autres. Pour ceux qui sont sûrs de leur qualification, il n'est pas interdit de quitter le pays et compétir au niveau international. Pour ma part, étant issue d'une famille agricole résidant en milieu rural, il m'a fallut travailler, encore travailler et quitter mon pays pour compétir ailleurs afin d'être là où je suis par la grâce d'Allah. Certains jeunes peuvent peut-être suivre mon exemple. Jeunes, maliens ensemble, refusons ensemble de dépendre des autres et gardons toute notre dignité.
Guindo Sidiki,
Ingénieur Statisticien Economiste.
Ancien Élève des Écoles de Statistique et d'Économie appliquée d'Afrique
guindosidiki@yahoo.fr